Maurice Sachs (1906-1945) est un salaud. Homosexuel notoire, il fut menteur, voleur, imposteur, escroc, collabo quoique juif, et traître à la patrie.
Mais il fut aussi mondain, séminariste, dandy de quatre sous et écrivain aux quatre vents. L’un des premiers et des seuls chroniqueurs de son temps à oser, avec une verve rare, conter les mœurs pédérastiques de l’entre-deux-guerres.
Voici Alias, son premier roman, édité pour la première fois en version complète avec sa deuxième partie introuvable, Chronique Joyeuse et Scandaleuse. Dans cette autofiction avant l’heure, qui annonce Le Sabbat et La Chasse à courre, Sachs apporte le témoignage hilarant et téméraire d’une vie de faux luxe et de vraie luxure.
Ce margoulin de la littérature y canarde les niais, les riches, les hypocrites, les plumitifs ; il se rit des gloires de l’époque, des curés qu’il berne, mais aussi de lui-même… Car Alias est un autoportrait d’autant plus savoureux qu’il est sans complaisance. De quoi requérir, pour son auteur, les circonstances atténuantes ?
Préface de Catherine Helbert.